Improvisation sur Faust de F. W. Murnau
Tout public dès 12 ans • 1h46
Titre original : Faust, eine deutsche Volkssage, (Faust, une légende allemande)
D’après le Faust de Goethe (1808 et 1832)
Sortie en salle en 1926
« Faust mis en improvisation par Sébastien Troendlé c’est l’émotion, l’ingéniosité, l’intérêt sans cesse renouvelé, le petit plus qu’on attend d’un réel improvisateur. Et improvisateur, il l’est… et de talent. La musique sublime l’image tendue, déconstruite, dérangeante parfois, elle est au coeur de l’émotion mais pas uniquement. Sébastien ne commente pas, il crée, il modèle le son face à l’image. Tel un sculpteur de notes, il n’envisage pas Faust comme une simple musique sur l’écran mais il donne vie à ces (ses) personnages, donne du corps et de la matière. Si l’œuvre de Murnau reste dans les mémoires, l’improvisation de Troendlé tient au corps encore longtemps.»
Laurent-Martin Schmit
Synopsis
Tourmenteur de l’humanité avec la guerre, la peste ou la famine, Méphisto considère que la terre lui appartient. L’Archange Gabriel lui évoque le nom de Faust, un vieux savant, un juste dont la vie entière est la preuve que la terre n’est pas totalement soumise au Mal. Méphisto promet de détourner de Dieu l’âme de Faust. Alors la terre sera tienne, promet l’Archange… Dans son village décimé par la peste, Faust, désespéré, trouve un grimoire lui permettant d’invoquer le Diable, et signe avec lui un pacte de 24 heures pour sauver les malades. Mais les villageois s’en aperçoivent et veulent le lapider. En proie au suicide, Faust accepte une nouvelle proposition de Méphisto : retrouver sa jeunesse en échange de son âme…
Contexte de la création
Murnau (1888-1931) étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Berlin avant d’intégrer la troupe de théâtre de Max Reinhardt et de se lancer dans le cinéma après la Première Guerre mondiale. Une de ses œuvres les plus célèbres, Nosferatu, une symphonie de l’horreur (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens, 1922), tournée en décors naturels, s’inscrit dans la mouvance de l’expressionnisme allemand et du cinéma scandinave, tout en s’en démarquant. En 1926, un an avant l’arrivée officielle du parlant, Murnau est l’une des principales figures du cinéma allemand (avec Fritz Lang et Georg Wilhelm Pabst). Faust est son dernier film tourné en Allemagne. Murnau émigre aux États-Unis un an plus tard, invité par les Studios de la Fox, pour tourner L’Aurore. La conception du film, véritable gageure pour l’époque, met à l’épreuve l’opiniâtreté du réalisateur. De nombreuses infrastructures sont nécessaires pour les effets spéciaux. Emil Jannings (Méphisto) est par exemple suspendu trois heures au-dessus d’un village miniature, pour créer l’ombre géante du diable. Pour confectionner ce clair-obscur si particulier, Carl Hoffmann projette des ombres sur un écran et ajoute une épaisse fumée pour l’atmosphère : des pellicules sont brûlées à l’entrée du studio et des techniciens dirigent la fumée vers le décor. Pour filmer les maquettes de paysages, le décorateur Robert Herlth confectionne une rampe comparable aux montagnes russes des parcs d’attraction.